446 pages
Genre : témoignage
Paru en janvier 2015
18,95 euros
Présenté par Larry Siems
Résumé
Au mépris de toutes les garanties prévues par la loi, mon pays m’a livré aux États-Unis, comme si j’étais une sucrerie. Les Américains m’ont envoyé en Jordanie pour y être torturé, puis à Bagram et enfin ici […]. Je vis hors du monde depuis plus de quatre ans. Mohamedou Slahi, Guantánamo, 13 décembre 2005. Emprisonné depuis août 2002 à Guantánamo, Mohamedou Ould Slahi n’a jamais été inculpé par la justice américaine. Et alors qu’un juge fédéral a ordonné sa libération, le gouvernement des États-Unis a décidé d’ignorer cette décision et ne donne aucun signe d’une quelconque volonté de lui rendre sa liberté. En 2005, trois ans après son arrestation, Mohamedou a commencé à rédiger un journal. Pendant des mois, il a écrit ses mémoires à la main, racontant sa vie avant de disparaître dans les limbes de Guantánamo, pour ce qu’il qualifie « d’interminable tour du monde » de la détention et des interrogatoires. Son journal n’est pas seulement une chronique captivante d’un déni de justice, c’est aussi un récit profondément personnel : terrifiant, parfois férocement drôle, et d’une grande élégance. Publiés pour la première fois, Les Carnets de Guantánamo sont un document d’une importance historique unique.
Mon avis
Je voudrai d'abord remercier Babelio et les Editions Michel Lafon pour ce partenariat. C'est la première fois que je gagne à Masse Critique, d'autant plus que c'est le seul livre que je voulais recevoir - et donc le seul que j'ai coché pendant l'opération. Tout d'abord, c'est la couverture qui m'a attiré dans ce livre. Je l'ai trouvé intrigante (d'ailleurs, l'objet en lui-même est très réussi, que ce soit la couverture, le dos ou la quatrième de couverture) le résumé a ensuite achevé de me convaincre, j'ai vraiment trouvé le sujet intéressant.
J'aime beaucoup ce type de récits, à savoir les témoignages (et encore plus ceux portant sur le milieu carcéral et criminel). Je les trouve d'avantages frappants et réalistes que les récits de fiction. Mohamedou Ould Slahi nous raconte l'enfer, le déni de justice qu'il a vécu. Accusé à tort d'avoir participé au "complot de l'an 2000", aux attentats du 11 septembre et un tas d'autres choses, il a été enfermé contre sa volonté et celle de la loi. Il a été arraché à sa famille, qu'il n'a d'ailleurs jamais revue depuis son premier séjour en prison dans son pays en Mauritanie, en 2011.
Il vivra toutes sortes de tortures des années durant. Parfois, il devra passer des heures debout, d'autres fois, il devra encaisser les coups des gardiens et des interrogateurs, des privations de sommeil et différentes humiliations, toutes plus terribles les unes que les autres.
Des mois durant, il essaya de faire entendre raison au gouvernement américain de son innocence : hélas, rien n'y fait. Les Etats-Unis voulaient (ou veulent peut-être toujours) lui faire porter le chapeau d'une accusation quelconque, alors qu'ils ne possèdent pas, même au jour d'aujourd'hui la plus petites de preuves contre lui. Pour un pays que l'on cite souvent comme un modèle de liberté et de démocratie, je trouve que c'est une honte. C'est donc ça, la démocratie ? Enfermer des innocents des mois durant et les torturer ?. Nous n'avons pas tous la même vision de la démocratie.
Mohamedou décrit dans ce journal son quotidien à la prison, les bons comme les mauvais moments. C'est un long livre, et pourtant je l'ai lu très vite car je ne pouvais pas m'en détacher, tellement il est captivant et bien écrit. Parfois, comme le dit la quatrième de couverture, son récit est terrifiant. D'autres fois, il est drôle. Car, malgré l'horreur et l'injustice de sa situation, il arrive presque toujours à donner quelque chose d'attachant à certains de ses interrogateurs et gardiens. Parfois, il se liera même d'amitié avec certains d'entre eux, notamment à la fin du récit. A travers ce journal, on suivra Mohamedou pendant une grande partie de sa détention, de 2001 à 2005. Le lecteur le suit en Mauritanie, en Jordanie, en Afghanistan, et enfin à Cuba, à Guantánamo.
Ce témoignage est encore plus important que d'autres car cette injustice est toujours d'actualité. En effet, en 2010, un juge a ordonné la libération de Mohamedou. Le gouvernement américain a ignoré cette décision, et l'auteur est toujours emprisonné à Cuba, dans la même cellule que celle où il a écrit ce journal. Je ne vais pas le cacher : avant ma lecture, j'ignorai complètement ce qui se passait là-bas. Mais maintenant que je le sais, je pense que personne ne doit ignorer ce genre d'injustices.
Vous l'aurez compris, je conseille ce livre à tout le monde, en particulier à ceux qui aiment les témoignages. Ce livre est donc un gros coup de cœur, que je suis heureuse d'avoir découvert.
Ma note : 9/10 (Coup de cœur)
Ce témoignage a l'air vraiment magnifique et intéressant, je vais le lire c'est sûr :)
RépondreSupprimerJ'espère que tu l'aimeras tout autant que moi :)
SupprimerMerci pour cet article, je cherchais justement un livre de ce genre !
RépondreSupprimerCe livre à l'air super intéressant! Je ne connais pas du tout ce sujet, il faut absolument que je le lise!! Merci pour ta chronique ;-)
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas du tout avant non plus ! C'est pour ça que je suis heureuse d'avoir gagné à Masse critique, ça m'a permis de le découvrir !
SupprimerCe livre a l'air génial, très puissant. J'aimerais beaucoup le lire d'autant que les passges censurés m'inteiguent beaucoup.
RépondreSupprimerN'hésite pas laisse toi tenter :)
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